• Résumé du cours

    L’Histoire se divise en quatre périodes principales : 

    1- L’Histoire ancienne : Histoire s’étalant de la nuit des temps jusqu’à la chute de l'Empire romain en 476. 

    2- L’Histoire du Moyen Âge : Histoire qui commence en 476 et dont on fixe généralement le terme à la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, ou à la découverte de l'Amérique en 1492. 

    3- L’Histoire moderne : Histoire couvrant la période de 1453 à 1789, date de la révolution Française. 

    4- L’Histoire contemporaine : Histoire qui commence en 1789 et s'étend jusqu'à nos jours. 

    1- Qu’entend-on par Moyen-âge ? 

    Historiquement, entre la dislocation du Monde Romain en l’an 476 date de son effondrement, et la formation d’un Monde Nouveau selon l’esprit de la Renaissance ou début du XVI S. 

    Littérairement, entre l’avènement de Hugues Capet, élu roi de France en 987, et celui de François I en 1515, bien que d’aucuns affirment qu’en littérature, le Moyen-âge est la période qui va du Serment de Strasbourg (842) au début du XVI S.

    Il faut juste signaler, sinon simplement citer, les premiers textes écrits en Français, langue encore rude et informe : 

    Le Serment de Strasbourg (842). 

    La cantilène ou séquence de Sainte-Eulalie (881). 

    Le Serment de Strasbourg n’est qu’un texte de quelques lignes, dont la valeur n’est d’ailleurs, à ce titre, que symbolique. Le 14 Février 842, un traité d’alliance est échangé contre leur Lothaire, par les deux rois - Charles le Chauve et Louis le Germanique - et leurs fidèles. 

    La Séquence de Sainte-Eulalie est un document ancien qui prouve l’importance des « Vies de saints » à l’origine de la littérature Française. 

    La littérature religieuse est la première à voir le jour. Avant le XI S ; l’activité littéraire est l’apanage des seuls milieux ecclésiastiques (abbayes, sièges épiscopaux et écoles). C’est ainsi que les premières œuvres, toutes imprégnées de la pensée et de la poésie du christianisme, paraissent d’abord rédigées en latin ; après l’an mille, elles le seront en langue romane rustique. 

    2- La littérature d’inspiration religieuse : 

    Les premiers genres littéraires sont purement et proprement religieux (récit, théâtre, contes pieux), puisqu’il s’agit de traduction et d’adaptation en prose ou en vers de l’ancien et du nouveau testament et des évangiles. 

    a- Œuvres narratives d’inspiration religieuse : 

    - La vie des saints (récits héliographiques) : 

    - Les exemplas et les contes pieux au XIIIe Siècle : 

    Les exemplas sont des récits insérés dans les sermons à des fins didactiques : l’avantage de l’exemplum correspond chez l’homme du Moyen-Âge à une volonté d’illustrer tout enseignement au lieu de chercher à transmettre une morale abstraite. 

    - Les miracles narratifs : 

    Le miracle narratif s’inspire principalement de la dévotion à la vierge Marie.

    B- Les œuvres dramatiques d’inspiration religieuses : 

    Origine liturgique : 

    De courts chants explicatifs appelés « tropes » utilisés dans les textes religieux. Parfois ces chants sont formés de questions et de réponses illustrant l’évangile : ils constituent un embryon de dialogue dramatique, ainsi, le théâtre prend naissance à l’intérieur de l’église. Dès le début du Xe siècle, des scènes mimées sont chantées en Latin à l’occasion des fêtes de Noël ou de Pâque : ce sont les premiers drames liturgiques qui permettent aux fidèles de mieux saisir la portée de la leçon enseignée. 

    - Les miracles dramatiques : 

    Le genre du miracle qui décrit l’intervention d’un Saint dans la vie de ses fidèles. Le miracle a pour but de montrer que le Saint (souvent Marie la vierge) est fidèle à ceux qui lui sont dévoués.

    - Evolution du théâtre religieux au XVe siècle : les mystères  

    Alors que les drames liturgiques, véritables prolongements du culte, présentaient la nativité du Christ (office de Noël) et la Résurrection (office de Pâque), c'est-à-dire les extrémités de la vie du Christ, le mystère, lui, a pour sujet la passion du Christ. 

    C- Les œuvres didactiques et morales d’inspiration religieuse : 

    - Les sermons en prose dès le XIIe siècle : 

    Un sermon, du latin sermo (« conversation, conférence »), est un discours prononcé lors d'une célébration religieuse. 

    - Les sermons en vers et les poèmes au XIIe Siècle : 

    Le mot « sermon » a servi à désigner toutes sortes de poèmes édifiants, exemples, traités et discours moraux. En fait, toute cette production a pour but d’exhorter le chrétien à faire le bien ; seuls procédés, plus ou moins littéraire variant d’une œuvre à une autre.  

    3- La littérature d’inspiration épique, historique et politique : 

    a- L’esprit féodal et l’épopée : 

    L’épopée représente les premiers pas d’une littérature à mi chemin entre l’action qu’elle chante et l’art qu’elle fonde.

    Les « chansons de geste », forme médiévale de l’épopée, poèmes narratifs au fond historique transfiguré en légende par les traditions locales et les inventions des auteurs. Elles sont une matière abondante en aventures héroïques mêlées de merveilleux.

    - La chevalerie et les croisades : les chansons de geste 

    Le héros épique pratique deux vertus : le courage qui s’exerce sur le champ de bataille et la fidélité au suzerain (lui prêtant main forte lors d’une guerre), fidélité à Dieu (donnant sa vie pour défendre sa chrétienté), fidèle à l’esprit même d’une époque où le sentiment de l’honneur est poussé à l’extrême.

    Les chansons de geste sont comme leur nom l’indique, des récits destinés à être chantés en public. Le mot « geste » (issu du pluriel neutre latin gesta : désignant « les exploits », « les actions » du héros). 

    - Les trois cycles : 

    On classe traditionnellement la centaine de chansons de geste retrouvées en famille ou en cycles. Ces cycles sont apparus dès la fin du XIIe siècle. On distingue : 

    La Geste du roi ou cycle du roi (guerre Sainte) : poème relatif à Charlemagne et à sa famille. La chanson de Roland en est le plus splendide exemple. 

    La Geste de Garin de Monglane ou cycle de Guillaume d’Orange (La féodalité et fidélité féodale) : centré sur la chanson de Guillaume qui était le cousin de Charlemagne puis devint comte de Toulouse en 790.

    La Geste de Doon de Mayence ou cycle féodal (la rébellion) : les poèmes appartenant à ce cycle se caractérisent par la diversité des périodes où ils situent leur action et par la multiplicité des héros mis en scène. Ce sont des récits de pillages, d’incendies et poursuites sous le règne de Philippe Auguste (1180-1220). 

    b- De l’épopée à l’histoire : La chronique et l’Histoire

    - Les origines de l’histoire : 

    Dès les origines de la littérature, les hommes ont été fascinés par le prestige du passé. Les auteurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisque pour mieux toucher leur public, ils se sont réclamés régulièrement de l’histoire, c'est-à-dire du document authentique dont ils allaient enfin divulguer le contenu en y puisant la matière de leurs œuvres. Grâce aux faits et gestes des ancêtres, aux vies d’hommes exceptionnels, ils prétendaient bâtir des récits véridiques qui proposaient des modèles aux nouvelles générations. Mais le fond de vérité qui servit de base à leurs récits fut bientôt « enrichi » d’épisodes merveilleux entièrement inventés. 

    - La naissance de l’histoire de France :

    Pendant très longtemps, l’histoire n’a pas eu d’existence indépendante. Écrite en latin ou en vers français, sous la forme de petits poèmes inspirés par la vie des Saints, soit sous la forme de grands poèmes à prétention historiques, elle ne présentait pas une narration objective des faits politiques et sociaux. A la fin du XIIe siècle, l’histoire écrite en prose française apparaît parmi de nombreux chroniqueurs, dont nous citons les plus importants : Villehardouin, Joinville et Froissart.