• Nina Bouraoui : Le jour du séisme

    La première "première de couverture" que nous tenterons d'analyser est celle du roman "Le jour du séisme" de Nina Bouraoui :

    Nina

    Les étudiants doivent, tout d'abord, essayer d'interpréter cette image chez eux pour ensuite créer un débat au cours ; leur démarche doit respecter les étapes de l'analyse d'une image, soit disant commencer par une approche intuitive (Internet est un outil très important pour localiser le contexte d'une production artistique), suivie d'une approche iconique (ou descriptive) et finir avec une interprétation personnelle. Durant le cours, un étudiant se portera volontaire et jouera le rôle du rapporteur, il essayera de noter toutes les remarques et idées principales du débat pour ensuite proposer une interprétation générale, celle-ci sera publiée sur le blog.


    L'interprétation de l'étudiant : Karim Kherbouche (2ème année LMD, 1ier groupe)

    Bonjour Monsieur et bonjour chers camarades,

    Avant de démarrer ma rédaction je dois dire que j’ai pris un réel plaisir à rédiger cette rédaction. Rappelant le but de cette dissertation, c’est une analyse sémiotique d’une image, qui est la première de couverture du roman « Le jour du séisme » de Nina Bouraoui, faite par les étudiants pendant le cours.

    Avant de débuter la description de l’image, nous commencerons d’abord par une approche « intuitive », c’est-à dire parler du contexte de l’œuvre et toute son histoire. Nina Bouraoui a passé les quatorze premières années de sa vie à Alger, puis elle a vécu à Paris. Dans son livre, elle a été inspirée de la décennie noire de l’Algérie, et elle y parle, plus précisément, de la fin de cette décennie (1999-2001), période qui marque la stabilité chez les algériens. L’écrivaine a toujours défendu la cause féminine et on va voir cela dans l’image.

    Pour la 2éme étape, nous allons passer à une approche « iconique ». Dans l’image du roman nous remarquons la présence de couleurs qui attirent avec leurs codes, car il y a plus de couleurs tristes que de couleurs joyeuses (vert = espérance, chance, stabilité, concentration, terre) et (rouge = feu, lave, sang, colère, interdiction, danger) et (noire = mort, deuil, tristesse, vide, obscurité, ténèbres, nuit, corbeau), ainsi que la présence de certaines formes : le carré renvoyant au carré magique d’Al-Ghazali, dont les 4 angles possède la même signification de la croix, il renvoie au monde, à la terre – puisque le cercle se dessine dans un carré – il symbolise la stabilité. Il y a aussi des éclaboussures rouges et un carré vert et des petites taches en bas comme des traces de pas.

    Dans cette image, nous remarquons aussi la transposition des couleurs et des formes (le petit carré vert en haut, les éclaboussures rouge sur la droite, le grand carré noire en bas) marquant l’instabilité dans l’Algérie et sa situation balançant entre mort et espoir de vivre, les éclaboussures renvoient au parcours de sang du peuple algérien tué durant cette décennie.

    La direction des pas et le changement de l’importance des carré mettent en valeur la notion de « temps » dans cette photo, le titre l’affirme davantage, « Le jour du séisme » : le jour = lumière = positif, le séisme = obscurité = négatif, il marque le changement de temps en allant de la gauche vers la droite, du côté maléfique au côté bénéfique, du mal au bien, de l’enfer au paradis. Dans les anciennes civilisations, le côté gauche était toujours attribué à la femme, le côté droit à l’homme. Ce mouvement linéaire se transforme en mouvement circulaire en prenant en considération le positionnement des formes : le carré vert (la paix) suivi par les éclaboussures rouges (le sang des morts) pour arriver au grand carré noir (la décennie noire de l’Algérie) et enfin revenir au carré vert de la paix (la situation actuelle), ce mouvement suit les aiguilles de la montre, il tourne de la gauche à la droite, de la femme à l’homme, et de l’homme à la femme.

    Pour conclure le tout, la femme a été la plus touchée durant cette période, elle qui est source de tendresse, de sagesse et de bien être à l’homme, et le mal venait de l’homme. Il faut noter que l’écrivaine est une femme qui lutte, à travers ces écrits, pour l’amélioration de la condition féminine et elle nous fait voyager du bien vers le mal dans une image totalement poétique.


    Karim Kherbouche


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