• Driss Chraïbi : L'homme qui venait du passé

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    « L'homme qui venait du passé » de Driss Chraïbi a été publié, chez les éditions Denoël, en septembre 2004, 3 années après les attentats du 11 septembre 2001. La relation de cette publication avec ces événements se lit facilement entre les lignes de ce récit ; rien qu'en lisant le résumé du roman on remarque la présence d'un réseau islamique, des États-Unis et de l'Afghanistan. (Lire le résumé du roman).

    La première de couverture de ce roman (cliquez sur l'image pour l'agrandir) est composées de 5 éléments essentiels : le ciel sous forme d'un carré bleu ; Une demeure sous forme de la lettre « L » ; un vieillard adossé sur le petit mur de cette demeure ; l'ombre d'un palmier divisant, presque, l'image en deux et, finalement, de la terre. Dès le premier regard, nous pouvons remarquer que le ciel occupe un sixième de la surface de l'image, la demeure en occupe trois sixièmes, et la terre deux sixième.

    L'ombre du palmier est présenté au premier plan. D'une façon générale, l'arbre symbolise le pilier du monde, l'axe de l'univers, et sur cette couverture celui-ci se trouve au milieu, il est donc le centre de l'image autour duquel tous les autres signes tournent. L'arbre relie la terre et le ciel, il est le trait d'union entre le monde souterrain, le monde terrestre et le monde céleste. Dans le cas de cette couverture, il s'agit d'un palmier, l'emblème de la civilisation musulmane (l'Islam est la lumière), donc il représente le monde islamique. Mais pourquoi exactement une ombre et non pas un palmier réel ? L'ombre symbolise le mal et l'obscurité, elle s'oppose à la lumière. Une ombre ne reflète jamais l'objet qu'elle représente, elle ne donne pas ses traits mais juste sa forme, elle est donc un leurre, une feinte, un fantôme. Dans ce cas, l'ombre de ce palmier ne symbolise pas ce qu'elle est sensée représenter, mais sa présence renvoie aux organisations terroristes qui se cachent derrière le masque de l'Islam.

    Pourquoi une demeure sous forme de « L » ? Cette lettre symbolise la lumière qui vient éclairer la terre, elle se prononce comme « AILE », moyen de voler et de planer. L'ombre vient se poser sur cette demeure comme le mal et l'obscurité se posent sur la lumière. Le vieillard vient appuyer et renforcer la signification de la forme de la demeure, il lui attribue plus de sagesse, plus de passé ancestral et donne à cette lumière une profondeur culturelle et civilisationnelle. Parler des ailes c'est parler des oiseaux, mais des avions aussi, et les attentas du 11 septembre se sont faites avec des avions venant du ciel pour se cracher sur la terre. Ainsi, l’ombre se crache sur la lumière, la nuit sur le jour, non pas pour la détruire, mais plutôt pour la masquer ; dans ce cas, l’objectif de l’ombre n’est pas le bâtiment mais la lumière. Cette ombre relie la terre et le ciel, un espace bleu occupant la partie droite et supérieur de l’image. Le bleu symbolise l’inaccessible pureté, la virginité, le rêve, l’évasion et la paix, il est limité, dans cette image, par un carré représentant l’équilibre, mais en même temps poignardé par la cime d’un autre arbre : « un sapin » qui vient semer le déséquilibre.

    Pour conclure ce modeste essai d’interprétation, nous pouvons dire que l’auteur vise à transmettre un message implicite au lecteur à travers tout un ensemble de signes. Un message d’actualité mettant en scène le conflit tridimensionnel : le monde occidental, musulman et terroriste, en faisant référence aux attentats du 11 septembre.



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