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    Qu'est-ce que la Chanson de Roland

     

    Une idée sur la Chanson de Guillaume

     

     

     

     


  • La série "Littérature Française", saison une :

     

     

     

     

     

     

     

     

     


  • 3- La littérature d’inspiration épique, historique et politique :

    a- L’esprit féodal et l’épopée :

    L’épopée représente les premiers pas d’une littérature à mi chemin entre l’action qu’elle chante et l’art qu’elle fonde. A la fin du XIe siècle et durant la première moitié du XIIe siècle, apparaît en France et s’y épanouit, le genre des « chansons de geste », forme médiévale de l’épopée, poèmes narratifs au fond historique transfiguré en légende par les traditions locales et les inventions des auteurs. Elles sont une matière abondante en aventures héroïques mêlées de merveilleux. Tous les caractères de l’esprit s’y retrouvent : d’où leur nom de romans épiques ou poèmes épiques en langage roman. Œuvres qui rapportent des exploits guerriers (gesta en latin), son sujet inspiré de l’histoire des VIIIe et IXe siècles, est centrée sur un héro qui acquiert sa grandeur au combat, selon Joseph Bédier (1864-1938).

    On donne le nom de chansons de geste à de longs poèmes qui rapportent, en les embellissant, les actions attribuées à des héros. Ces chansons étaient chantées à la manière des récitatifs ; chacune d’elles se compose de Laisses, c'est-à-dire de groupe plus ou moins étendues de vers ayant les mêmes assonances dans chaque groupe.

    Loin d’être les fruits d’une poésie collective, les chansons de geste seraient au contraire des œuvres d’art, crées individuellement dans les monastères même, mais selon la théorie de Gaston Paris, les chansons de geste étaient des émanations spontanées de la culture populaire. Quelque soit le milieu dans lequel sont nés les chansons de geste (la chanson de Roland, le couronnement de Louis 1er le pieux ou la chanson de Guillaume) et malgré les différences parfois considérables d’une œuvre à l’autre, on doit reconnaître que les chansons de geste forment un ensemble parmi les plus homogène de la littérature médiévale.

    - La chevalerie et les croisades : les chansons de geste

    Le héros épique pratique deux vertus : le courage qui s’exerce sur le champ de bataille et la fidélité au suzerain (lui prêtant main forte lors d’une guerre), fidélité à Dieu (donnant sa vie pour défendre sa chrétienté), fidèle à l’esprit même d’une époque où le sentiment de l’honneur est poussé à l’extrême. Son défaut est l’orgueil, ainsi Roland refuse de sonner du Cor quand il est encore temps. Il a aussi un très grand sens de l’honneur : honneur féodal, honneur familial et honneur national (il défend sa patrie en terre étrangère), cette qualité se double d’une grande piété qui lui donne son exceptionnelle bravoure. Ce chevalier prend place dans une société fortement hiérarchisée, dont le sommet est occupé par le roi.

    Ces structures sociales rigides ont imprimé dans les esprits du Moyen Âge une morale exigeante : un vassal est un chevalier noble qui vaut avant tout pour sa force et sa fidélité. Deux qualités qui seront magnifiées dans toutes le « chansons de geste ». Les chansons de geste sont comme leur nom l’indique, des récits destinés à être chantés en public. Le mot « geste » (issu du pluriel neutre latin gesta : désignant « les exploits », « les actions » du héros), elles racontent l’épopée chrétienne d’un chevalier qui lutte contre les sarrasins.

    La plus grande part est accordée au récit de combat surhumain fortement exagéré et au descriptions fabuleuses des combattants (il est important de remarquer que la plupart des chansons de geste ont été écrites durant la période des croisades). La 1ère croisade, selon Urbain II, est en 1095 ; la seconde croisade est prêchée par Saint Bernard en 1145. Durant la première, la chevalerie subit de lourdes pertes face aux musulmans et souffre de la famine, mais elle parvient à prendre Jérusalem en 1099. Durant la seconde, la contre attaque musulmane s’affirme et gagne.

    Certes, la raison des croisades est d’ordre religieux, mais ces guerres saintes permettent aussi aux chevaliers de satisfaire leur goût de l’aventure et de la bataille. Ces luttes exaltantes ont tout naturellement trouvé un écho dans la littérature de l’époque. Or, cette littérature était alors essentiellement constituée, on l’a vu, d’œuvres religieuses et tout particulièrement de vies de Saints. Le culte du héros épique va se répandre dès la fin du XIe siècle. Les événements relatés et présentés comme véridiques datent du VIIIe ou du IXe siècle. C’est la vie de Charlemagne et celle de son fils Louis le Débonnaire qui ont servi de point de départ historique avant de devenir l’objet de développement légendaire.

    - Les trois cycles :

    On classe traditionnellement la centaine de chansons de geste retrouvées en famille ou en cycles. Ces cycles sont apparus dès la fin du XIIe siècle. On distingue :

    La Geste du roi ou cycle du roi (guerre Sainte) : poème relatif à Charlemagne et à sa famille. La chanson de Roland en est le plus splendide exemple.


    La Geste de Garin de Monglane ou cycle de Guillaume d’Orange (La féodalité et fidélité féodale) : centré sur la chanson de Guillaume qui était le cousin de Charlemagne puis devint comte de Toulouse en 790. C’est lui qui fut le tuteur du jeune roi Louis, futur Louis 1er le Pieux. Il se battit contre les Sarrasins près de Carcassonne en 793, et c’est probablement cette bataille qui a servi de base à la chanson de geste. Il se fit moine vers la fin de sa vie et mourut au monastère de Saint Guilhem. Dès la première moitié du XIe, la légende de Guillaume était constituée. Ce cycle contient aussi une dizaine de chansons.

    La Geste de Doon de Mayence ou cycle féodal (la rébellion) : les poèmes appartenant à ce cycle se caractérisent par la diversité des périodes où ils situent leur action et par la multiplicité des héros mis en scène. Ce sont des récits de pillages, d’incendies et poursuites sous le règne de Philippe Auguste (1180-1220). les chansons de ce cycle n’ont pas la beauté de la chanson de Roland, mais ils se distinguent souvent par des récits brillants et variés.


  • - La chanson de Roland :

    C RolandLa première en date de toutes les épopées françaises et chef d’œuvre incontesté, elle a servi de point de départ à la formation du cycle du roi, ou cycle de Charlemagne. On s’accorde à admettre que le texte a dû être achevé tout à fait à la fin du XIe siècle (après 1086), il a pour auteur présumé Turold, poète normand. La chanson de Roland à un lieu avec l’histoire. En effet, elle a pour point de départ un évènement historique qui l’a inspiré.

    La chanson de Roland date de 778, c’est le massacre de l’arrière garde de Charlemagne qui revenait d’une expédition contre les Sarrasins d’Espagne et que les montagnards Basques surprirent dans les défilés des Pyrénées. Un certain Roland, préfet de la marche de Bretagne, se trouva parmi les victimes (le poète a profondément modifié ces données historiques : aux Basques, il a substitué les Sarrasins eux-mêmes. Il a fait de Roland le propre neveu de Charlemagne, on a donc affaire à un embellissement d’un épisode guerrier, qui a pour objet l’édification et les louanges, par le poète, de la noblesse de l’époque.

    Fruit d’une imagination héroïque et jeune, cette chanson se mesure à trois qualités. D’abord, la simplicité d’une vaste action, qui se divise en trois parties (la trahison de Ganelon, qui par haine pour Roland prépare le guet-apens où celui-ci périra ; les batailles livrées par l’arrière garde à l’immense armée du roi Sarrasin du Marsile, et la mort de Roland ; le retour de Charlemagne sur ses pas et la vengeance de son neveu, Ganelon est écartelé). Ensuite, l’art rudimentaire mais réel avec lequel le poète compose soit une scène, soit un caractère (la scène des adieux de Roland à son épée). Et enfin, la grandeur morale des personnages qui apparaît dans maintes épisodes, chevalier preux et olivier le Sage, même si leur agissement irréfléchie les mène vers la mort, ils obéissent aux impulsions de l’honneur, de la religion et leur dévouement est au service d’un idéal « très noble », ils connaissent les sentiments les plus élevés : l’amitié, l’honneur, la fidélité de la foi.

    Pour plus de lecture cliquez ici

    Lire La chanson de Roland de Léon Gautier

    Gautier Léon

     


  • b- De l’épopée à l’histoire : La chronique et l’Histoire

    - Les origines de l’histoire :

    Dès les origines de la littérature, les hommes ont été fascinés par le prestige du passé. Les auteurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisque pour mieux toucher leur public, ils se sont réclamés régulièrement de l’histoire, c'est-à-dire du document authentique dont ils allaient enfin divulguer le contenu en y puisant la matière de leurs œuvres. Grâce aux faits et gestes des ancêtres, aux vies d’hommes exceptionnels, ils prétendaient bâtir des récits véridiques qui proposaient des modèles aux nouvelles générations. Mais le fond de vérité qui servit de base à leurs récits fut bientôt « enrichi » d’épisodes merveilleux entièrement inventés.

    Par ailleurs, le phénomène historique des croisades suscita une abondante littérature. Les croisades sont les principales caractéristiques du Moyen âge, surtout au Xe et au XIIe siècle, durant lesquels une forme particulière d’exaltation spirituelle trouve son expression la plus directe d’autant plus qu’elle constitue le vivant témoignage du sursaut de L’Europe, la première manifestation de la renaissance depuis la chute de l’empire romain. Vers 1100, Richard Le Pèlerin écrit en vers français le récit de la première croisade (c’est surtout ce cycle de la croisade qui s’est développé), mais les chansons de geste qui composent ce cycle ne peuvent être considérées comme des œuvres « historiques » : l’exaltation des valeurs religieuses et chevaleresques l’emportent sur le souci de relater un événement réel. Il faudra attendre Villehardouin, le premier grand chroniqueur pour que soit composée au début du XIIIe siècle une œuvre à caractère historique inspirée par le thème de la croisade.

    La naissance de l’histoire de France :

    Pendant très longtemps, l’histoire n’a pas eu d’existence indépendante. Écrite en latin ou en vers français, sous la forme de petits poèmes inspirés par la vie des Saints, soit sous la forme de grands poèmes à prétention historiques, elle ne présentait pas une narration objective des faits politiques et sociaux. A la fin du XIIe siècle, l’histoire écrite en prose française apparaît parmi de nombreux chroniqueurs, dont nous citons les plus importants : Villehardouin, Joinville et Froissart.

    - Les chroniqueurs du XIIe et XIIIe siècle : témoins du Moyen Âge

    Villehardouin et Joinville sont des hommes d’action, barons et guerriers, qui ont inauguré la prose au Moyen Âge, ils lui ont donné d’emblée les qualités militaires : brièveté, clarté et énergie.

     

    villehardouinMaréchal de Shampagne, Villehardouinest un mémorialiste sérieux et précis (XIIe siècle). Ses chroniques (1198-1207) sont des rapports militaires et justificatifs qui rapportent les grandes lignes des événements de la IV croisade. Sur le plan du style, on ne remarque aucun étalage de sensibilité ni de pittoresque : pas de détails personnels. La manière de raconter est froide et précise, les expressions commodes et ne varient pas. 

     

    joinvilleBiographe aimable et fidèle de Saint Louis (XIIIe siècle), Joinville fut son ami et son confident. Son livre Vie de Saint Louis comprend un recueil de souvenirs épars sur le roi et un recueil détaillé de la croisade de Damiette. Contrairement à Villehardouin, Joinville ne décrit guère les épisodes et particulièrement ceux auxquels il a été mêlé et dont il grossit naïvement l’importance (détails de la bataille Mansour). Mais ses souvenirs sont étonnants de fraîcheur et de vérité. Ils fournissent un tableau de toute la société féodale au XIIIe siècle, moins raide et plus mondaine, éprise de fêtes, de belles étoffes et beaux coup d’épées.

     

    froissartFils d'un peintre en armoiries. Froissart fut un clerc cultivé qui préférait la vie et les plaisirs. Il devint par la suite poète et fut engagé à composer la chronique des guerres du temps, activité qui le rendit historien officiel à la cour de Philippa de Hainaut, l'épouse d'Édouard III d'Angleterre. Il composa une oeuvre historique dans laquelle il met en valeur les prouesses des chevaliers et de ses protecteurs. Il s'inspira beaucoup de l'oeuvre d'un autre chroniqueur, Jean le Bel, mais son écriture se basa essentiellement sur des souvenirs personnels et des témoignages nombreux. Ses qualités d'écrivain masquent ses défaillances d'historien, sa prose est sobre et vigoureuse quand elle décrit des scènes de guère, mais colorés et éclatante lorsqu'elle évoque la vie luxueuse des cours princières.

     





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